Bonjour Ghislain et bonjour à tous,

Merci à toi Ghislain d’avoir si bien dit tout haut  ce que nous pensions tous tout bas et merci d’avoir pu trouver le temps et la force d’apporter avec tes photos un témoignage si juste.

Pour suivre ton exemple en communicant moi aussi,  j’aimerais dire ici ce que j’ai appris pendant ce stage et la perception que j’en ai eue. J’ai pour ma part enfin  découvert des choses qui sont des évidences pour d’autres, mais  j’ai aussi découvert  le style de Ludovic, qui transparaissait avec évidence sur  les murs de l’exposition à travers nos objectifs à nous.

J’ai appris qu’un portrait c’était la recherche d’une lumière, d’un cadrage et d’un instant magique  d’abandon ou de fêlure. Que la lumière se trouvait en la tâtant avec la main, en la mesurant avec une cellule photo et en la saisissant en réglage manuel. Que le cadrage se faisait pour un myope  en enlevant ses lunettes et en utilisant la petite molette près du viseur. Que l’instant magique s’obtenait en étudiant le modèle, en l’observant, en le guidant, en le touchant et même en le bousculant.

C’est pourquoi  le portrait doit se faire de près, en contact physique permanent  avec le modèle, avec un objectif de  35 mm ou de 50 mm et non de loin avec un 80 mm ou un 130 mm, comme préconisé dans tous les bons articles sur le sujet.

J’ai appris qu’il fallait prendre le temps d’être en immersion totale dans l’univers de son sujet,  pour une longue durée de  plusieurs  heures ou  de  plusieurs  jours.

J’ai appris qu’il fallait aller à l’essentiel et qu’une photo ne devait représenter que le sujet.  En conséquence pas de fonds, pas de fioriture, pas d’effet, rien qui détourne du sujet. Ou à l’extrême rigueur, si on ne peut faire autrement, tolérer quelque chose qui ne monopolise pas l’attention.

J’ai appris qu’il fallait suggérer et non montrer, afin de laisser faire au  spectateur un bout du chemin.

J’ai  appris que l’attitude du modèle (sourire, regard, séduction) ne devait pas révéler la présence du photographe. Mais que le style de celui-ci devait clairement  transparaître  sur le résultat.

J’ai appris qu’un portrait n’était pas forcément composé  d’un visage ou d’un corps entier, mais que des fragments pouvaient représenter avec autant de force, sinon plus, la personnalité de quelqu’un.

Enfin, pour terminer, ce stage m’a été très utile. Si l’on considère que comme pour les autres disciplines  on peut classer les photographes en trois catégories : les bons, les mauvais et les nuls à chier, j’ai rapidement  compris en arrivant à Arles que j’appartenais à la troisième. Mais en repartant d’Arles j’ai eu l’intime conviction d’être passé dans la deuxième catégorie et surtout j’ai eu le fol espoir qu’en travaillant beaucoup je pourrai un jour, qui sait, passer dans la première, ce qui me donne un moral d’enfer.

Je profite de ce mail pour joindre les rares photos de participants (dont des doigts) que j’ai prises.

Amitiés. Alexandre

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